Les chênes de Meyran,
Allée de Sant Jaume
83 640 Plan d’Aups

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PROTECTION / PATRIMOINE

LE SITE EMBLÉMATIQUE

"Santa Bauma" en provençal, la Sainte Grotte en français est un territoire que nous définissons par extension autour de cette immense cavité : grotte-forêt domaniale-Hôtellerie.

La base même de ce site est cette immense barre rocheuse de 14 km de long orientée d’est en ouest et dont le flanc nord recèle de nombreuses grottes, masse impressionnante et mystérieuse, visible de très loin. Cette succession de cavités de la Grande Baume, caverne gigantesque qui traverse totalement une barre rocheuse, la grotte des Cèdres avec ses vestiges archéologiques dont les plus anciens remontent à l’Homme de Néandertal, la grotte aux œufs dont les concrétions laissent l’imagination cheminer, la grotte du Père Elie, petit ermitage dans le rocher, puis bien sûr la Grotte de Ste Marie Madeleine, écrin perdu dans le rocher.

De cette masse gigantesque dont la hauteur de la falaise approche parfois 200 m on ne peut pas ignorer l’effet générateur d’un microclimat qui prospère sur cette face nord et a permis la permanence d’espèces végétales issues de la dernière glaciation.

Depuis la nuit des temps, l’Homme ne pouvait rester insensible à de tels lieux, on dirait même à leur magie…

La Sainte-Baume : une conjugaison de traditions
et d’histoire, source d’un patrimoine exceptionnel


Dans la partie “Sainte Baume", nous avons développé les merveilles de ce site que ce soit la nature enchanteresse, les traditions religieuses essentiellement tournées vers Sainte Marie-Madeleine, les traditions populaires et celles du Compagnonnage.
Pour mieux comprendre le fonctionnement de ce Haut Lieu de rencontre nous avons émis des hypothèses sur les liens situés dans les profondeurs de l’esprit, de l’inconscient, qui subsistent (eraient) chez chacun d’entre nous et qui expliquent (raient) ces permanences (voir “Point de vue").
Cet ensemble a tracé un profond sillon dans l’histoire de ce site.

Troisième grand lieu de pèlerinage en Europe jusqu’à la Révolution, nous présentons ci-dessous les grands personnages dont une trace a été gardée.
Que ce soit des empereurs, rois, princes, grandes Dames, ou des Papes, ou encore des personnages mystiques plus tard canonisés, nous n’aurions rien connu des fastes de ce lieu jusqu’à la Révolution, où tout sera détruit, sans les informations apportées par De Haitze, ce minime aixois qui eut la bonne idée de peindre, par des mots choisis, le site dans les moindres détails.
La richesse était présente partout, ex-voto en or et argent, bijoux… suspendus sur un fil du plafond de la grotte. Plaque de cuivre gravée et tout un apparat dont on a perdu la trace.
Il existait aussi la chambre du Roi, de la Reine et du Dauphin offerte à la grotte par François 1er. À la même époque Monseigneur Ferrier offrira sept oratoires à la Sainte Baume qui seront répartis le long du Chemin des Rois depuis Nans les pins.

Puis ce fut l’effondrement de la religion et un temps, la grotte devenant laïque, appelée même “Les Thermopyles".

De cette laïcité rapidement effacée, la ferveur catholique renaîtra comme le culte à Marie-Madeleine.

Le frère Lacordaire, ardent et infatigable artisan du site et du Couvent de St Maximin, fera renaître ces lieux : cependant l’Hôtellerie sera reconstruite dans la plaine et agrandie par étapes. Face à ce dernier, le frère Veyssière créera Nazareth, maison de récollection à la place de l’ancienne “Ferme des Pères".
Puis pour parachever ce site Thomas Gleb réalisera l’Oratoire St Dominique.

La forêt au travers du temps subira aussi des vicissitudes : elle sera exploitée de manière irrégulière, évitera d’extrême justesse la vente en coupes à la Révolution, grâce au rachat en 1791 par le marquis d’Albertas, puis la République prendra le relais et en assurera la gestion.

Quelques grandes dates de l’histoire de la Sainte-Baume
Vers 950 avant J.C, naissance de la Tradition de Maître Jacques, qui serait venu dans le site à son retour de la construction du Temple de Salomon.
À l'époque préchrétienne la Sainte-Baume est la Montagne sacrée des Marseillais : haut lieu de cultes des fécondités, et notamment de l’Artémis d’Éphèse.
Vers 60, Lucain, poète latin mentionne dans “la Pharsale" ( Alex lien avec le texte) un « bois sacré » près de Marseille…
Vers 415, saint Jean Cassien, fonde un premier prieuré à son retour d’Égypte et dès le Ve siècle, la présence de moines de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille est attestée.
La grotte de Sainte-Marie Madeleine devient un lieu de pèlerinage chrétien très important en occident.
En 816, le pape Étienne VI, puis, en 878, le pape Jean VIII s'y rendent.
En 880 Bosson 1er Roi de Provence,
Comme le 22 juillet 1254, Saint-Louis visite la Sainte Baume à son retour de Croisade.
En 1279, Charles II d'Anjou, roi de Sicile et comte de Provence, avec sa mère Béatrix de Provence et son épouse Marie de Hongrie, réalise les fouilles qui aboutissent à la découverte à Saint Maximin des reliques de Marie-Madeleine. Après six ans de détention à Barcelone, Charles II peut mettre en œuvre en 1288 son projet de construire une basilique pour abriter les reliques.
Le 20 juin 1295, avec l’appui du pape Boniface VIII, Charles II installe les Dominicains à Saint Maximin et à la Sainte Baume. La même année le frère Elie devient un des premiers gardiens de la grotte. Venue également de St Louis de Brignoles avec sa sœur Béatrix et Marie d’Anjou.
Puis c’est une succession de papes en 1309 Clément V, 1316 Jean XXII, 1345 Clément VI, 1362 Urbain V, 1376 Grégoire XI puis Catherine de Sienne, 1378 Clément VII .
En 1332, le même jour Philippe VI de Valois, roi de France, Alphonse IV d’Aragon, Hughes de Chypre, Jean de Luxembourg, roi de Bohème, le roi Robert fils de Charles II roi de Sicile et comte de Provence se recueillent dans la grotte.
En 1348 la Reine Jeanne et son époux Louis de Tarente,
En 1342 François Pétrarque avec son frère Gérard,
1400 Yolande d’Aragon ;
Chassé d’Avignon par Philippe le Bel, Benoit XIII séjournera le 4 décembre 1405
En 1438, 1447, 1470, le Roi René,
En 1440, on déplore l'incendie de la grotte et la destruction des bâtiments. En 1456 Louis XI, roi de France dote richement la grotte et dessine le plan de la coupole qu’il offre pour l’autel.
Le 1er janvier 1516, François Ier accompagné par sa mère Louise de Savoie et son épouse Claude de France) vient rendre grâce à son retour de Marignan. Il accorde des fonds pour la restauration de la grotte, fait édifier le « portail François Ier » (visible à l’Hôtellerie), et construit trois chambres royales à la grotte. Jean Ferrier, archevêque d’Arles fait ériger les oratoires du Chemin des Rois.
En 1533, François Ier revient à l’occasion du mariage de son deuxième fils, Henri d’Orléans, avec Catherine de Médicis à Marseille. Elle reviendra le 25 octobre 1564 avec Charles IX roi de France (14 ans), son frère le futur Henri III de France, et Henri de Navarre (11 ans).
Charles IX s’y rend lors de son tour de France royal en 1564 afin de satisfaire les Catholiques. Mais, en 1586 et 1592, on déplore des pillages de la grotte (la seconde fois malgré le pont-levis érigé suite au pillage intervenu alors que les reliques de Saint Maximin avaient été transférées dans la grotte durant les troubles suscités par la Ligue).
Le 6 mars 1622 Louis XIII, pèlerinage en Provence pour la naissance d’un héritier.
Louis XIII à la sainte Baume,
Esprit Blanc fait construire en 1630 la Chapelle dite « des Parisiens » (ou « des morts ») et en 1649 Monseigneur de Marinis offre la statue de la Sainte Vierge, œuvre du sculpteur Génois Orsolino (toujours visible à la grotte).
Le 5 février 1660 Louis XIV, avec Anne d’Autriche et Mazarin, se rendent au sanctuaire.
La Révolution et l'Empire mettent en péril le site. En 1791, le marquis d’Albertas rachète les biens des Dominicains qui avaient été vendus comme biens nationaux.
En 1793, la Sainte Baume est rebaptisée « les Thermopyles », l’intérieur de la grotte et la grande hôtellerie attenante (dont on voit encore les traces dans la falaise) sont détruits. Heureusement, Lucien Bonaparte, mari de Christine Boyer, fille de l’aubergiste de Saint Maximin, sauve la basilique et la forêt de la Sainte Baume des révolutionnaires.
En 1814, le maréchal Brune détruit la grotte et ce qui venait d’y être reconstruit.
Ce n'est qu'en 1822, que Chevalier, préfet de Toulon, restaure le site.
En 1824, une communauté de Trappistes s’établit sur le plateau, en face de l’actuelle hôtellerie puis laisse la place en 1833 à des Capucins qui ne restent que deux ans.
En 1848, le Père Henri-Dominique Lacordaire, célèbre prédicateur et restaurateur de l’ordre dominicain en France depuis 1840, vient à la grotte . En 1859, il rachète le couvent de Saint-Maximin pour y réinstaller les Frères Prêcheurs ; avec l’aide de l’œuvre pour la restauration des lieux saints de Provence qu’il avait fondée, il réinstalle le 22 juillet, les frères à la grotte ; il fait construire l’Hôtellerie dans la plaine de la Sainte-Baume.
En 1865, le frère dominicain Marie-Joseph Lataste fonde la congrégation dite « de Béthanie » qui accueille des femmes sorties de prison (Madeleines converties) ; il érigera une communauté près de l’église du Plan d’Aups en 1884 au couvent de Béthanie.
En 1889, quelques reliques de Marie-Madeleine sont placées dans le reliquaire réalisé par l’orfèvre lyonnais Armand Caillat et déposées dans la Grotte et offert par le frère Henri.
A la suite des lois de séparation de l’Église et de l’État, la grotte devient propriété de la commune du Plan d’Aups en 1910.
En 1914, avec les célébrations du centenaire de la réouverture du culte à la Sainte Baume, le Père Vayssière restaure les escaliers menant à la Grotte (150 marches en mémoire des 150 Ave du Rosaire) et inaugure le Calvaire. Puis en 1928, est inaugurée la maison de retraite Nazareth en face de l’Hôtellerie (anciennement occupée par l’écomusée). En 1932, Marthe Spitzer, juive convertie, réalise la Pietà qui est sur le parvis de la Grotte (offerte par la basilique La Madeleine de Paris).
En 1948, l’architecte Le Corbusier projette la construction de la basilique souterraine du Pardon et de la Paix à la Sainte-Baume (projet utopique jamais réalisé… !) puis, en 1966 - Oscar Niemeyer réalise un projet de couvent moderne à l’Hôtellerie à la place de l’aile ouest.
En 1970, Thomas Gleb réalise l’Oratoire Saint Dominique, lieu oecuménique à l’Hôtellerie, entre 1976 et 1981, le compagnon Pierre Petit (« Tourangeau, le Disciple de la Lumière ») réalise les vitraux de la Grotte, “7 Hommages à Marie Madeleine".
Une communauté de quatre frères dominicains assure toujours l’accueil des pèlerins à la Grotte de sainte Marie-Madeleine. Cette présence d’une communauté est rétablie depuis l’été 2002 (date de la réouverture de la grotte après les travaux de purge de la falaise).
En 2008 les Dominicains reprennent le contrôle de l’Hôtellerie, quelques mois après le départ de l’Ecomusée.

• Sources : recherches historiques Philippe Devoucoux, retranscrit par JM Thénoux,


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